1. Contexte général et chronologie || FINI || PLACÉ

Ce fut en 2113 que tout fut bouleversé. Une race dont personne ne soupçonnait l'existence est apparue en Angleterre; Des créatures, non, plutôt d'énormes animaux, prenant parfois forme humaine, les... métamorphes.

D'où venaient-ils, pourquoi maintenant, pourquoi l'Angleterre, qu'étaient-ils ?! Personne ne trouva jamais réponses à ces questions. Cette période d'incompréhensions et de flou le resta dans l'histoire et encore maintenant ces questionnements subsistaient. Même les articles de journaux étaient totalement dépourvus d'informations concrètes. Personne ne sut vraiment comment mais, du jour au lendemain les métamorphes prirent le contrôle d'une grande partie du pays. Avec une subtilité que l'on ne leur connaît plus, ils infiltrèrent les branches sombres de la communauté et, tout à coup, attaquèrent. Plus forts et plus imprévisibles que jamais, même les armes à feu ne réussirent pas à les retenir.

Et nous voilà quatre-cent ans plus tard. Une grande partie du pays stagne dans un climat étrange où les animaux et la nature reprennent petit à petit mais incontestablement leurs droits. Quant aux métamorphes... ils pullulent partout, grandes créatures querelleuses et territoriales. Mais phénomène étrange, il est connu de tous que ces bêtes surnaturelles se concentrent de plus en plus dans une unique ville: Olbace.



Ville la plus influente du pays, on pensa tout d'abord que c'est ce qui poussa les métamorphes à venir en prendre possession, mais bien vite les plus observateurs se rendirent compte que les créatures s'y rendaient de façon naturelle sans pour autant pouvoir l'expliquer.

Car c'est un fait. Il y a quelque chose qui attire irrésistiblement les Métamorphes à Olbace. Eux-mêmes ne semblent pas s'en rendent compte ou ne le montrent pas, mais dans chaque cœur Olbace est leur territoire, leur maison et ne semblent pas prêts à s'en séparer quitte à se battre entre eux, pourtant de même espèce.

Entre altercations, tentatives de domination et meurtres... Les humains se retrouvèrent soudainement très inférieurs en nombre. Et bien que la peur se soit frayée un chemin tenace en eux, la plupart des humains ressentirent ce même besoin vital de rester dans la ville. Cette terre qui avait autrefois appartenu à leurs ancêtres... C'était maintenant la leur après tout. Ils se devaient de la défendre quitte à en subir les conséquences.

Et les conséquences ne tardèrent pas à se faire sentir. Alors que les métamorphes prenaient la ville puis le centre-ville d'assaut, ils ne se génèrent pas d'écraser le peuple Olbacien, ni de leur faire comprendre qu'ils valaient mieux pour eux de se faire discrets et obéissants s'ils ne voulaient pas en pâtir et finir comme repas. Finalement sous la surveillance des métamorphes, les humains n'eurent d'autre choix que d'obéir et de faire tourner la ville en électricité et eau.

Malgré les piètres tentatives des humains pour garder le quartier métamorphe en bon étant, la ville se dégrada très vite.  Ces derniers, préférant de loin vivre dans la nature, l'y aidèrent subtilement en détruisant tout ce qu'ils pouvaient détruire. La nature se devait de retrouver ses droits. Les arbres firent sauter le goudron des rues et les mauvaises herbes créèrent de véritables buissons au milieu de gravas. Les métamorphes ne semblèrent pas plus épanouis qu'en ce décor aux allures post-apocalyptique.



Peu de temps après que la ville soit prise d'assaut, une scission apparut au sein même des métamorphes. Quasiment composés exclusivement de félins et de canidés, une tension se fit rapidement sentir. Une manière de vie trop différente, des caractères qui entraient en collision, il ne fallut guère plus que quelques petites querelles pour que les métamorphes se séparent.

Les félins prirent le côté Est de la ville où ils formèrent le Clan et à leur opposé s'installa dans le côté Ouest la Meute, constituée de canidés. Face à face, ils n'écoutèrent plus que leur instinct animal qui les poussait aveuglement à vouloir récupérer la ville entière. Qu'importe les points communs, qu'importe qu'ils soient de la même espèce... Plus que la race ne comptait. Clan comme Meute, ils n'eurent pour seul but que de faire main basse sur l'entièreté de la ville.

Les humains, pris au milieu des tensions, se réfugièrent au centre-ville. Les métamorphes, s'ayant habitués à avoir les humains sous leur joug, décidèrent d'accepter l'accord tacite et silencieux de laisse le centre-ville comme zone neutre. Dès lors, les métamorphes, canidés comme félins qui évitaient le plus possible de se mélanger, ne se cherchèrent presque plus bagarre au détour des rues.

Force est de constaté que leur volonté commune fit naître un équilibre, bien que précaire. Malgré cet équilibre, les humains, conscients de n'être qu'en bas de l'échelle alimentaire, essayèrent un maximum d'éviter les ennuis afin que cette zone reste vivable et sujette aux minimums de risques. Faibles mais de forte mentalité, les humains étaient prêts à tout pour que cette paix factice dure le plus longtemps possible.  



Et deux-cents ans passèrent. Les descendants qui essayaient toujours de maintenir ce semblant de paix, virent une nouvelle espèce dont personne ne soupçonnait l'existence débarquer en ville. Une espèce dont on avait seulement parlé et qui n'existait que dans les films d'horreurs et certains livres à l'eau de rose pour adolescentes : Les vampires.

Créatures de la nuit, elles réussirent à prendre de force le nord de la ville en toute subtilité. Quand les métamorphes se rendirent compte de leur avancée il était trop tard, et bientôt la ville fut séparée en trois. Les Métamorphes ne comprirent pas pourquoi les vampires s'intéressèrent à leur ville. En effet, suite à quelques incidents, ils comprirent que le sang des métamorphes avait très mauvais goût pour ces êtres; Et la population humaine était devenue bien trop moindre pour que ce soit leur réelle motivation.

Tout esprit logique était d'accord sur ce point: Les vampires n'étaient pas venue pour une banale visite de courtoisie. Et bien que le sens réel de leur venue n'avait été dévoilé, une grande partie de la population vampirique avait tenue à suivre son clan respectif mené par les Anciens, trois puissants vampires prénommés Uliel Delange, Alzan Crow et Lorenzo Lucchetti.

Ce ne plut certainement pas à tous mais les Anciens se mirent d'accord pour unir les clans et ne former plus qu'une seule et grande «famille». Dès lors, les rumeurs circulèrent bon train. L'une d'entre elles prétendait que les Anciens avaient décidés d'unir leur force pour retrouver un objet, un objet qui selon les mythes devait se trouver ici, au sein d'une ville infectée d'animaux étranges et sanguinaires.
 


Une année passa et rien n'avait changé. Chaque frontière de la ville était  toujours électrique. Les métamorphes étaient encore et toujours crocs dehors face aux vampires tout en surveillant leurs propres congénères ennemis. Les choses n'avaient que trop longtemps stagné.
Les vampires se retrouvèrent assez vite dans une impasse. L'envie de faire la guerre se faisait de plus en plus sentir; L'envie d'en finir avec ces animaux sauvages dénués de toute élégance se faisait pressante. Mais la pénurie d'humains à chasser était bien trop conséquente que pour se permettre de faire la guerre sans sourciller. Leur besoin de sang était vital. Entamer une guerre, une conquête territoriale sans pouvoir se nourrir correctement était suicidaire. Un battement de cil avait suffit aux vampires pour comprendre que sous-estimer un métamorphe n'était pas une bonne chose.  Mais les Anciens n'étaient pas prêts à dire leur dernier mot. Uliel se chargea alors à base de belles paroles et de stratagèmes -dont la promesse de faire fuir les métamorphes de la ville-  de convaincre le Maire d'établir une « Alliance ».
Peu de temps après l'entretien, certains humains que le Maire prit la peine de choisir sur le volet se virent mis au courant de l'alliance. Depuis ce jour, ces quelques personnes se devaient d'approvisionner régulièrement les vampires en sang sans craindre de mourir.

Les vampires se savent à présent prêt à livrer bataille à quiconque se mettra en travers de leur chemin.

De leur côté, le Clan et la Meute doivent à présent se battre, vivre, survivre et trouver le moyen de se débarrasser des vampires tout en maîtrisant leurs instincts.

Le peuple humain s'est toujours montré soumis et neutre dans tous les conflits qu'a subi Olbace depuis l'étrange arrivée de ces créatures surnaturelles. Il attendait son heure en s'adaptant toujours du mieux aux bouleversements de la vie. Les humains attendaient la faille.

Stephen Barrew, jeune maire élu depuis deux ans, guidait avec soin les siens tout et profitant de chaque occasion pour observer les créatures, métamorphes et vampires qui évoluaient dans Olbace. Nombreux, humains comme créatures, étaient à le croire passif alors qu'en réalité il accumulait le plus d'informations possible entouré de conseillers avisés et d'informateurs habiles à l'heure d'obtenir diverses informations.

Le maire comprit alors beaucoup de choses sur les métamorphes et les vampires. Il était temps pour le peuple humain d'agir. Il avait beau y réfléchir sous toutes les formes, face à deux maux, ils allaient être obligé de devoir s'allier à l'un d'eux.
Les métamorphes n'avaient aucun intérêt à leur égard si ce n'est pour continuer à faire fonctionner l'eau et l'électricité dans leur quartier... Et encore, durant ces derniers siècles les métas s'étaient adaptés et avaient appris à se débrouiller par leur propres moyens. Cette engeance pourrait parfaitement vivre sans eux. Maintenant que les humains ne servaient plus à grand chose, les dévorer ne leur serait donc pas dérangeant à faire.

En ce qui concernait les vampires, Stephen comprit quelque chose. Quelque chose d'important qui allait jouer en leur faveur. Il s'était toujours demandé pourquoi les vampires ne s'étaient pas encore attaqués aux métamorphes une bonne fois pour toute et pourquoi ils n'avaient pas encore éradiquer son peuple. La révélation était là: Les vampires ne pouvaient pas se permettre de se nourrir en abondance et ne pouvaient pas renouveler leur stock comme ils le souhaitaient. Mais lui, jeune humain et Maire depuis peu... Il pouvait se donner les moyens d'y remédier !! Voilà enfin un avantage pour eux, humains, sans défenses et désœuvrés. Les vampires malgré toute leur arrogance avaient besoin d'eux!

C'était un sacré coup de poker que voulait tenter Stephen Barrew. S'allier au mal -et non des moindres- pour s'attaquer à l'autre; Mais il essaiera, il essaiera de toutes ses forces et par tous les moyens qu'ils lui étaient donné. Il ne voyait que ça pour réussir à sauver en partie son peuple.

Droit et fier, il alla à la rencontre d'Uliel et débattit avec lui. Quelle ne fut pas sa surprise quand il comprit que l'Ancien avait lui aussi pensé à faire un marché, une alliance avec lui... Le sang serait donné volontairement et en quantité. En contre partie, les humains seraient protégés des métamorphes et ces derniers seraient repoussé au dehors des murs d'Olbace.

La première pierre à son édifice était enfin posée. Le chemin pour leur libération serait difficile et long mais il ne doutait pas de lui. Fin stratège, optimiste et opportuniste, il saurait faire face avec dignité et subtilité.

Quand les rumeurs de l'alliance entre humains et vampires se fit entendre chez les métamorphes, une agitation intense naquit parmi eux. Ils ne savaient encore rien, seules quelques rumeurs courraient ici et là. Les protagonistes de cette alliance prenaient grand soin de ne divulguer aucune information; qui sait quelle serait la réaction des métamorphes?!

Mais les métamorphes s'aperçurent rapidement qu'un changement s'opérait : Les vampires devinrent plus vindicatifs et surtout plus puissants. Ils gagnèrent rapidement en territoire et, en combattant sur deux fronts, les métamorphes peinaient à les retenir. Tasunka et Balan créatures à l'intelligence non négligeable, et les leurs s'inquiétant de plus en plus, il leur devint primordial de trouver un moyen d'affronter les vampires. Les choses n'iraient que de mal en pis si au sein même de leur propre espèce, cette guerre aussi puérile que violente ne cessait pas...